Embauche d'un salarié: fiche de poste

Bonjour à tous,

Nous commençons à réfléchir sur l’embauche d’un salarié.
Nous aimerions avoir quelques retours sur expériences: comment avez-vous formulé votre fiche de poste, quelles sont les tâches qui lui sont attribuées, avez-vous embaucher quelqu’un de l’association ou quelqu’un étranger au projet…

D’avance merci pour votre attention.

Hélène, de La Cerise sur Le Gapeau.

Bonjour !
A Supercoop nous fonctionnons avec 2 salariés : l’un sur les achats et le développement du projet, l’autre sur l’organisation et les outils. Nous avons beaucoup de coopérateurs bénévoles dont notamment la partie gestion administrative et financière, juridique, comm et informatique qui sont entièrement gérés par eux aujourd’hui. Les fiches de poste des salariés sont en perpétuelle évolution pour s’adapter à l’évolution du projet. Nous nous sommes vite rendus compte que nos fiches de poste rédigées avant les embauches n’avaient plus grand sens au bout de quelques mois. Cela dit notre gouvernance partagée nous met sur un pied d’égalité avec les bénévoles quant à l’affectation des rôles, que l’on se distribue collectivement et que l’on ajuste régulièrement en fonction des entrées / sorties de bénévoles : cela explique aussi les évolutions rapides de nos postes.
En ce moment Gaël fait office de chef de chantier pour l’aménagement de notre nouveau magasin, alors que l’année dernière il mettait en place l’organisation de notre boutique éphémère. En ce qui me concerne j’ai consacré plus de temps aux recherches de financements et de locaux ma première année salariée pour basculer aujourd’hui sur les achats que j’avais dû lâcher par nécessité.
C’est à vous de voir comment vous voulez structurer votre organisation en fonction des profils de votre collectif. Mais au vu de notre expérience, la souplesse est de rigueur !
J’aimerais aussi avoir d’autres partages d’expérience, et je veux bien participer à un échange à ce sujet à l’intercoop de fin mars.
A bientôt !

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Bonjour,

Merci pour votre réponse.
Nous ne serons malheureusement pas présents à l’intercoop et si il y a un compte rendu sur un sujet comme celui-ci nous sommes preneur.

Nous allons nous réunir bientôt pour en parler. nous partagerons notre expérience en temps voulu ^^

A bientôt.

Hello,

Voici deux fiches de postes pour les derniers recrutements à La Louve:

Chargé d’approvisionnement

Comptable

Bonne semaine,
Simon

Nous avons également rédigé une fiche de poste (La Chouette Coop, Toulouse).
L’embauche de notre premier salarié prend du temps puisque nous fonctionnons en groupement d’achat depuis janvier 2016 et en LAB depuis janvier 2017. Notre futur salarié aurait un contrat de 24h à 1,5 smic (encore à l’étude).
Le projet est porté par des bénévoles organisés en groupe. A ce jour, nous ne fonctionnons qu’avec des bénévoles.
Les taches de notre futur salarié porteraient essentiellement sur les achats (et les factures fournisseurs).

Bonjour,
Nous nous posons maintenant la question à Rennes de l’embauche d’un salarié.
Une question juridique technique est ressorti : le salarié peut-il être coopérateur ?
Ou même, doit-il l’être pour faciliter la gouvernance ?
Merci

Salut Ali
Notre salarié est membre de la coop. Il l’était déjà.
Il est donc à la fois salarié et à la fois coopérateur et bénévole.
Pour qu’il ne fasse pas 100h / semaine à la coop payées 35h (voir moins si temps partiel) nous avons : 1) rédigé une fiche de poste très précise et validé que c’était faisable dans le temps salarié, 2) un (petit) comité envers qui le salarié se réfère et qui s’assure bien qu’on reste dans les clous.
C’est une perspective que nous partageons avec d’autres coops mais certaines sont parties dans une autre perspective : salarier les bénévoles les plus impliqués.
2 alternatives qui se défendent mais dont la logique est à expliciter au niveau de la coop.

Salut !

Je saute dans la conversation, qui est de mon point de vue une des plus intéressantes pour comprendre les logiques et les fonctionnements respectifs de nos projets. Comme le dit très bien Olivier, il y a plusieurs manières de concevoir l’emploi dans nos projets. J’ajoute que ces conceptions me semblent résulter des objectifs poursuivis derrière la création de postes salariés : du point de vue de l’emploi (et par extension, du point de vue des rôles respectifs des bénévoles et des salariés), nos projets diffèrent fortement s’ils ont été montés par des personnes qui aspiraient à en devenir à terme salariés, ou par des personnes qui n’aspiraient pas à cela.

Il se joue ensuite des choses importantes quant au rôle des salariés dans les projets. Pour bien prendre la mesure de la question, l’existence d’une équipe salariée, avec des pouvoirs décisionnels propres et un esprit de corps, est considérée par Park Slope et par La Louve comme un facteur clé dans la réussite d’un projet de supermarché coopératif. Je cite la note sur le modèle Park Slope :

Le fonctionnement de l’équipe salariée doit donner l’exemple aux membres : coopératif, efficace et sérieux, avec une prise de conscience de la responsabilité qu’engendre la gestion d’une coopérative de ce modèle.

Ce qui conduit, en termes de tâches, à une forte autonomie sur la gestion quotidienne du magasin accordée à l’équipe salariée. Ci-dessous, les domaines de gestion explicitement réservés à l’équipe salariée - je cite encore la note sur le modèle Park Slope :

  • l’emplacement des produits dans le magasin
  • les fournisseurs avec lesquels la coopérative travaille
  • les horaires d’ouverture
  • qui embaucher ou licencier et quand
  • les systèmes pour gérer la participation des membres
  • les décisions liées à la mise en vente des produits

A l’éléfàn, ce n’est pas (du tout) notre conception du salariat dans un supermarché coopératif. Je pense que cela n’étonnera personne ici. Ci-dessous, je joins une petite note présentant notre philosophie de l’emploi, et la fiche de poste de notre salariée, sur laquelle nous avons beaucoup retravaillé l’année dernière (28 heures par semaine, en CDI, à 1,5 Smic)

2019.04.07 - Présentation de l’emploi à l’éléfàn.pdf (99,5 Ko)
2019.01.10 - Salariée de supermarché coopératif. Fiche de poste.pdf (61,8 Ko)

Résultat, @ali_breizhicoop, pour répondre à tes questions initiales, quelques retours de notre petite expérience qui peuvent aider à votre réflexion collective (nous avons un poste salarié depuis septembre 2017) :

  • il nous paraît crucial de bien segmenter le périmètre des tâches salariées et des tâches bénévoles si on considère qu’il est normal/éthique/vital (je laisse choisir) qu’une personne salariée dans un supermarché coopératif ne fasse pas de bénévolat pour ce supermarché. Ce qui est notre cas - être un supermarché coopératif ne nous semble pas autoriser à confondre salariat et bénévolat. Évidemment, cela ne veut pas dire que nos salariés ne peuvent pas faire du bénévolat pour des projets à fort impact social ou environnemental. Mais comme il en existe tellement d’autres à côté des supermarchés coopératifs, nous ne privons de rien :wink:
  • il nous paraît crucial de recruter sur les compétences plutôt que sur les services rendus ou sur l’implication préalable dans la structure. Ces compétences sont à la fois des savoirs-faire liés aux tâches, et des savoirs-être liés à la capacité à s’intégrer dans un projet constitué d’abord par des bénévoles, et dont la survie dépend fondamentalement de la participation des bénévoles (en tout cas, sous la forme d’un supermarché géré et gouverné par ses membres). La conjonction de ces deux types de compétences permet d’asseoir la légitimité de la personne salariée, et de faciliter son intégration dans la grande équipe constituée de l’ensemble des bénévoles et des salariés

Pour aller encore un peu plus loin, dans l’état actuel de nos réflexions, nous nous demandons si pour un prochain recrutement, nous ne pourrions pas imposer un recrutement en externe (ou dans une version plus light, empêcher de rester bénévole si on devient salarié). Précision utile : nous avons eu deux salariées (suite à une mobilité géographique de notre première salariée), qui n’étaient pas membres du projet avant d’être recrutées, et n’en sont pas devenues membres. Nos statuts permettent au personnel salarié de consommer dans le magasin, ce qui évite tout débat sur la nécessité de faire du bénévolat pour avoir accès aux produits.

A plus :slight_smile:

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On (La Chouette Coop) est assez dans la ligne de ce qui est écrit par Florent avec un peu plus de souplesse - ou moins de rigueur sur deux points :

  • la possibilité pour le salarié d’être aussi coopérateur et bénévole - mais on a clairement distingué les missions et on veille au grain
  • recrutement en interne (pour le premier salarié.

Au niveau des compétences, je crois qu’il faut aussi garder en tête que ce que nous faisons est assez atypique et que par ailleurs, ça s’apprend. Notre salarié ne travaillait pas dans la distribution et s’accommode tout à fait de sa tâche principale (acheter, valider les factures fournisseurs) et des outils existant (Odoo).

On peut aussi avoir une équipe de salariés pivot du supermarché et qu’elle ne s’octroie pas toutes les missions de PSF (choix des fourniseurs, …). Je pense que c’est ce que montrent Cagette, Supercoop et Superquinquin. Par ailleurs, la comparaison avec PSF est assez audacieuse en terme de taille, ancienneté, marché, ancrage dans une énorme métropole, …

Ce qui est sur c’est qu’il y a un choix à faire entre une équipe solide de salariés en position de pivots et des groupes de travail solides et structurés. A mon sens, les coopérateurs tendent beaucoup à s’appuyer sur les salariés. Les deux modèles ont leur logique, leurs conséquences, leurs effets induits.

Merci à Florent de son engagement sur ces questions qui me semblent aussi critiques. Je suis aussi très favorable à ce que nous ayons de la diversité dans nos projets.

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Salut !

Effectivement nos projets diffèrent sur la question et nos débats sont toujours passionnants sur le sujet :smiley: (vivement la prochaine intercoop).

A La Cagette nous sommes 4 salarié.es sur les 6 à être là depuis le début de l’aventure, à avoir porté le projet (avec beaucoup d’autres personnes !) tout au long de son développement. Même si notre équipe est très autonome depuis le début, nous cherchons au maximum à déléguer les tâches de gestion aux membres qui le souhaitent au travers de notre gouvernance.

Nous sommes tous.tes « animateur.rice de réseau », notre temps de travail se divise en 2 :

  • Encadrement du magasin (assistance des coops dans la réalisation des tâches)
  • Développement du projet (sur les priorités collectives que nous nous fixons tous les mois avec les responsables et référent.es des pôles, cf gouvernance)
    Nous avons des planning tournants, et tous les jours nous avons un.e salarié.e présent.e de 6h à 21h30.
    Nous n’effectuons pas de créneau de 3h, mais nous sommes tous.tes cooéprateur.rices.

On était payés au SMIC jusqu’à maintenant, avec depuis le début le dilemme : est-ce qu’on augmente les salaires ou est-ce qu’on recrute quelqu’un en plus pour diminuer le travail.
Mais (miracle) l’augmentation arrive au moi de mai (+100€/brut par mois, victoire du mouvement social !).
Par contre on a depuis le début une super mutuelle payé à 100%, et une prévoyance payée à 100%. Et on a 5 semaines de congés payés + 1 jour de récup par mois soit 7 semaines au total ce qui est cool.

Si les résultats économiques se confirment (on va faire du bénéfice cette année), nous demanderons à l’AG de se positionner sur une nouvelle augmentation.

Enfin nous sommes accompagné.es par le comité « Suivi Salarié.es », qui assure la fonction employeur. Il se réunit tous les mois pour aborder les problématiques du moment et il définit notamment les procédures de recrutement.

Nous allons justement recruté une 7ème personne en juillet et pour la première fois nous allons envoyer l’annonce en externe (elle sera d’ailleurs postée sur le forum !). Nous avons écrit un texte sur le sujet « Pourquoi un 7ème recrutement » qui servira de fiche de poste pour cette fois-ci, car notre vision de l’organisation du travail a beaucoup évolué au fil du projet !

Bon week-end,

Maxime

Bonsoir,

Avez-vous (vous qui avez déjà embauché un.e salarié.e) pris en compte une convention collective, en particulier pour la classification des emplois (employé.e/maîtrise/cadre) et pour les niveaux de salaires ?
A Coopalim (Strasbourg), on travaille à un premier recrutement et on se pose la question sans y voir très clair.

Merci, de vos éclairages,

François

Salut c’est marrant ma mère vient de m’appeler pour me poser exactement la même question ! Non il n’y a pas de convention collective en vigueur chez nous, si tu en veux absolument une tu peux envisager les coopératives de consommateurs ou le commerce de détail mais ça me paraît à moi plus contraignant qu’autre chose… en bonus voici le code NAF/APE qui va bien : 4711B, salut à toi et à tout Stras’ !

En fait, le fait d’être soumis à une convention collective dépend en premier lieu de ton code APE/NAF. C’est le greffe qui te donne ce code lorsque tu fais enregistrer la société au registre du commerce.
Je crois qu’ils le déterminent en fonction de l’activité “principale” de ton Chiffre d’affaire. Pour nous c’est donc le commerce de détail.

En fonction de ce code APE, et de certains autres facteurs (définis dans la Convention collective elle même), tu dois appliquer une convention collective ou non.
En l’occurrence, nous sommes sensés respecter la convention du commerce de détail puisque c’est notre activité principale.
Cela dit cette convention est tres problematique parceque les descriptifs de postes et les grilles de salaire prévus ne correspondent pas du tout à la nature réele du travail de nos salariés. En effet nous nos salariés ne sont ni caissier, ni manager, ni acheteurs, ni manutentionnaires… la dimension « animation » et « coopération » est totalement absente de cette convention collective et dans la réalité, elle occupe une place trés importante.
Pour l’instant, à la Cagette nous n’appliquons donc aucune convention mais ça n’est pas légal (je crois). Nous savons que c’est une épée de Damoclès et c’est l’un des gros chantier de notre comité de siivi des salarié.e.s que de rentrer dans les clous dans les mois à venir.

Bonjour,

Oui, Julien, il n’y a pas de hasard…
On est en train de préparer un profil de poste pour le recrutement cet été et quelqu’un a soulevé ce problème. Il s’agit pour nous d’être dans les clous en particulier pour la définition du poste et du salaire. Comme on n’y connait rien, on cherchait l’info chez nos cousines un peu plus âgées…

Merci de vos réponses.
Mais en regardant rapidement sur le net, ce code NAF correspond à des conventions collectives. Comment avez-vous déterminé qu’elles ne s’appliquent pas ?

Des infos des autres coop ?

On continue à creuser.

François

Pour continuer à alimenter le débat et pour les prochaines coop, voici l’offre d’emploi que nous avons diffusé à Breizhicoop

Offre d’emploi - Chargé.e d’appro.pdf (619,6 Ko)

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Cool ! Je suis ravi de voir que les projets de supermarchés coopératifs continuent à créer de l’activité et de l’emploi partout où ils sont ! Bon début aux recruté.e.s de Strasbourg et Rennes !

Merci Maxime,
Chez pop la coop nous nous apprêtons à embaucher aussi une salariée et nous sommes à la recherche d’une bonne complémentaire santé. Tu dis que celle de la cagette et top! Peux tu m’indiquer laquelle c’est stp?
Merci par avnace et bon NOël à tous
Sabine

Elle s’appelle Entoria. Elle a été trouvée avec l’aide d’un courtier. Les courtiers négocient les tarifs de nombreux contrats pour plusieurs entreprises avec des assurances et se rémunèrent sur le tas. Cela permet de choisir un contrat adapté à ce que vous voulez en dessous du prix du marché classique.
Du coup, ce n’est pas sûr que vous ayez les memes contraintes que nous (nous voulions une mutuelle trés qualitative et payée a 100% par l’entreprise) ni que vous ayez accès aux mêmes contrat en allant directement voir les offres d’Entoria.
La démarche d’aller voir un courtier était assez satisfaisante dans notre cas.

Autre sujet qui peut être pris en compte :
Entoria est une assurance qui propose des contrats de mutuelle mais pas à proprement parlé une mutuelle. La différence est que les vrai mutuelles historiques (type Maif) sont à but non lucratif. Les assurances pas du tout, bien au contraire.

Cela donne une approche bien différente :
Les assurances cherchent un max de rentabilité et auront tendance à exclure les public fragiles, à problème en leur proposant des tarifs rédhibitoires. En définitive, les mutuelles historiques se retrouvent à devoir gérer les dossiers à problèmes pendant que les assurances distribuent des dividendes sur le dos des jeunes actif qui ont peu de dépenses de santé.

Les mutuelles historiques sont souvent un peu plus chères mais fonctionnent dans un but de solidarité et ça vaut la peine d’y réfléchir avant de sauter sur le moins cher comme nous l’avons fait à la Cagette.

Cette situation est le fruit d’une réforme libérale qui a ouvert le secteur des mutuelles aux assurances. ça marchait trop bien quand c’etait à but non lucratif !

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