A Ti Coop, nous avons mis en place une commission Médiation (objectif : Travailler à ne pas faire de Ti Coop un « entre-soi », prendre en compte la diversité des coopérateur·rice·s et la représenter dans le fonctionnement, aller à la rencontre de nouveaux publics jugeant que le projet n’est pas pour eux·elles).
Cette commission cherche à partager des infos sur 2 questionnements :
1/ est-ce que certains d’entre vous avez mené des actions afin de promouvoir le supermarché auprès des publics éloignés de l’alimentation dite « saine », et si oui lesquelles ?
2/ Comment faites-vous pour permettre aux nouveaux·elles adhérent·e·s de découvrir le supermarché ? (ont-ils·elles droit de faire leur course 1 fois avant de devenir coopérateur·rice·s ? / d’effectuer une visite accompagné·e·s d’un parrain ou d’une marraine ?..
Effectivement c’est une problématique qui touche tous nos projets et à laquelle nous réfléchissons tous. Merci de lancer le sujet !
Je vous transfère un webdocu fait sur ce sujet par une doctorante à la bees coop de bruxelles : « Tous à la même enseigne? »: http://falcoop.ulb.be
La conclusion à laquelle nous arrivons tous est qu’il existe des freins à la participation de certains publics) :
la participation financière
3h de « bénévolat »
la gamme de produits « atypique » (peu de marques nationales, du low cost plus cher que chez la concurence…).
A partir de ce constat, nous expérimentons des choses différentes dans chacun des projets :
gamme non bio
parts sociales réduites (A la Cagette, les nouveaux s’engagent moralement à verser 100€ de parts sociales mais ils ne sont pas obligés de tout verser dès le premier jour. Ils peuvent devenir coop à partir du moment où ils ont versé 10€.).
partenariats avec des asso du quartier
Malheureusement, les démarches expérimentées jusqu’ici ne portent pas vraiment de fruits car ils n’apportent pas de solutions vraiment probantes aux freins cités plus hauts.
Les pistes que nous souhaitons expérimenter à l’avenir à la Cagette sont :
pouvoir accepter des bons alimentaires
élargir la gamme et baisser la marge en agrandissant notre magasin (à long terme).
Bref, des solutions qui permettraient à des gens qui ne sont pas attirés par l’aspect alternatif / démocratique / alimentation saine d’être attiré par l’aspect prix et gamme. Pour aller vite, il s’agit d’attirer les gens par l’aspect consommation et de réussir à les impliquer dans la vie de la coop.
Notre but est :
1/ Faire en sorte que les gens n’aillent plus donner d’argent à la concurrence
2/ Faire en sorte que des gens différents, qui n’ont pas les mêmes préoccupations participent, échangent, construisent ensemble dans un cadre sain (démocratique / non lucratif…).
Mais cela demande un gros effort de déconstruction de nos propres représentations vis à vis de l’alimentation, de l’écologie, de la démocratie… le paternalisme, « l’éducation populaire », la bonne morale bourgeoise, ça fait fuir et c’est souvent un spectacle ridicule !
Nous essayons également de faire des études sociologiques sur nos membres (avec l’INRA et le Cirad) pour identifier précisément qui sont nos coopérateur.rice.s et quelles sont les catégories sociales absentes. Nous avons fait une première enquête au moment de la création de la coop (il y a 2 ans) et nous sommes en train de dépouiller la deuxième session. C’est super intéressent !
Merci Antonin !!!
Très intéressant !
Je transmets aux membres de la commission Médiation de Ti Coop et on pourra enrichir ce sujet de nos réflexions/expériences respectives !
A Brest, la collectivité travaille actuellement à un plan alimentaire métropolitain (plan d’actions prêt d’ici fin 2019) qui pourrait peut-être fléché des soutiens à des expérimentations …