Certification logiciel de caisse

A priori, à compter de Septembre 2025, les logiciels de caisse doivent être certifié par leur éditeurs…

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/professionnels-certification-logiciels-systemes-caisse

Si on regarde les règles d’application, les supermarchés coopératifs y sont soumis (sauf si tous les paiements se font au travers d’une banque).

Nous utilisons Odoo à La Chouette, mais je ne crois pas que quiconque envisage de le faire certifié… comment est ce que les uns et les autres envisagent cette nouvelle « contrainte » légale.

  • on laisse courir, a priori, pas de risque d’être embêté? ils courent plutôt après de plus gros poissons (on peut rêver)
  • on va changer de logiciel (si oui, lequel conviendrait en remplacement d’Odoo)
  • on va faire une demande de certification d’Odoo.
  • on rejoint un collectif (e.g. APRIL) qui essaye de renverser la vapeur
  • autre

Que disent les comptables qui certifient nos comptes de cette nouvelle contrainte?

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De ma compréhension du problème, ce n’est pas tant un pb logiciel qu’un pb d’hébergement. En gros les principaux logiciel (Odoo, Dolibarr, etc.) ont techniquement ce qu’il faut pour être conforme. Ce qui change à partir de septembre c’est que les hébergeur ne peuvent plus simplement délivrer de certificats de conformité, mais ils doivent se faire certifier par un organisme autorisé.
J’imagine que ça exclue d’office l’auto-hébergement ? A moins de se faire certifier directement ? (a quel cout ?)

voir ici vous pouvez-faire le test Caisse enregistreuse et logiciel de caisse : des solutions numériques indispensables pour gérer son commerce - francenum.gouv.fr

https://www.april.org/delais-de-mise-en-oeuvre-et-precisions-sur-l-obligation-de-certification-des-logiciels-de-caisse

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Selon moi c’est à l’éditeur de faire la démarche pour faire certifier le logiciel. Dans notre cas à voir avec CoopDev.

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Les utilisateurs d’Odoo sont effectivement concernés par l’obligation d’utiliser un logiciel de caisse certifié. C’est notre responsabilité de changer de logiciel ou de boîte de prestation pour prendre un contrat de logiciel de caisse certifié si ce n’est pas le cas actuellement. En l’état, toutes les coops qui utilisent Odoo V9 ou V12 (ou vracoop qui tourne sur Odoo V12) ne sont pas certifiées. En revanche, le travail de certification doit être fait par les éditeurs de logiciel.

Les échéances annoncées pour le moment dans le BOFIP sont :

  • A partir du 1 septembre 2025, les éditeurs de logiciel doivent être en mesure de produire un contrat ou un devis de certification avec un organisme certificateur (LNE ou AFNOR)
  • A partir du 1 mars 2026 les clients devront effectivement travailler sur un logiciel certifié.
    C’est donc le branle bas de combat chez tous les prestataires Odoo, qui sont en train d’échanger et de discuter entre eux (Coopdev, Trobz, Coopit easy, le Grap, Akretion…), avec le ministère et avec les organismes certificateurs pour voir les solutions qu’ils pourraient mettre en place. Le plus probable est que les prestataires qui travaillent sur Odoo communautaire s’associent pour financer du développement de code + une certification de version d’Odoo et qu’ils refacturent tout ça à leurs clients. Reste à voir quelle version d’Odoo ils choisiront de certifier. Probablement l’une des plus récentes, ce qui nous obligera à migrer dès que possible vers cette version.
    Nous suivons tout ça avec attention, mais c’est en train de se décanter.
    On en saura plus dans les prochaines semaines/mois.

Quoi qu’il en soit, on peut remercier encore une fois notre bon gouvernement et tout ceux qui ont contribué à faire passer le budget 2025 !
Comme si on avait que ça a faire.

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Merci pour ces précisions. Mais d’un autre côté, je vois mal comment Odoo (maison mère) pourrait ne pas faire ne nécessaire pour que son ERP soit certifié d’office, c’est sans doute stratégique pour eux !

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Salut Gwen,
Effectivement l’entreprise Odoo va probablement faire certifier son logiciel pour ses clients français. Toute la nuance est que nous n’utilisons pas le code de la maison mère mais des versions d’Odoo dîtes « communautaire », c’est à dire développées par les membres de la communauté en open source. De plus, nous avons modifié le code d’Odoo pour nos usages internes ce qui nous empêcherait probablement
de bénéficier d’une certification de code que sortirait prochainement Odoo. Enfin, nous fonctionnons sur des version obsolètes que l’entreprise Odoo ne va pas faire certifier…
Bref, même si Odoo fait certifier son logiciel, cela ne nous bénéficiera pas directement.
Peut être que, si nous migrons dans l’une des dernières versions d’Odoo dans les prochains mois, nous pourrions bénéficier du code qu’ils vont produire pour se faire certifier mais ce n’est pas garanti car je crois qu’une bonne partie de celui-ci n’est pas open source et qu’ils réservent à leurs clients… a confirmer par des spécialistes.
Le problème reste donc entier pour nous et encore très flou… le seul point rassurant c’est que des spécialistes sont en train de plancher sur le sujet.

Pour mieux comprendre, je vous renvoie vers le site de l’April (asso de défense des logiciel libre) qui sont des spécialistes : Délais de mise en œuvre et précisions sur l'obligation de certification des logiciels de caisse | April

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Salut Antonin, le 1er septembre approche est-ce que vous avez pu obtenir des précisions sur l’avancement des obligations ? merci de ton aide à ce sujet :slight_smile: !

Salut Jean-Marc,

Effectivement il s’est passé des choses pendant l’été. Un groupement de prestataires spécialisé Odoo s’est constitué pour créer une asso qui s’appelle OCA France. Je crois que les statuts sont en cours d’enregistrement.
Parmis ces prestataires figurent Coopdev et Trobz. Je pense que T’as meilleur temps est donc concerné.
Cette asso va faire certifier un module Odoo de chaînage des écritures comptables par LNE (ou une autre boîte du genre). La loi demandait à ce qu’on ait un devis ou un contrat de ce type au premier septembre. Nous risquons de ne pas avoir ce document à date mais ça devrait se faire début septembre. D’ici là, nous pouvons demander une liste d’émargement de l’AG constitutive d’OCA France + un courrier de leur part qui attestent de la démarche en cours auprès des organismes certificateurs.
Reste ensuite à voir si la lecture de la loi faite par OCA France correspond à ce qui était attendu en cas de contrôle. Visiblement le texte n’est pas clair… il a été écrit dans une logique de logiciel propriétaire, sans tenir compte de la logique open source et il faut espérer que le fait de certifier un seul module soit suffisant.
Dernière chose, peut être que suite à la chute annoncée du gouvernement Bayrou, il y aura un nouveau budget à l’automne qui reviendra sur tout ça…
Bref, nos prestataires font ce qu’ils peuvent mais l’instabilité politique et l’animosité des macronistes contre le logiciel libre n’aident pas à la sereinité.

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Merci Antonin, on peut effectivement espérer que la prochaine LDF (votée quand par qui quand?) révise les choix antérieurs … En attendant merci pour tes précisions et pour ta réactivité habituelle :slight_smile: !

Bonne nouvelle, la date d’obligation de mise en conformité est repoussée de mars 2026 à septembre 2026.

Afin de permettre aux organismes accrédités d’absorber dans de bonnes conditions le flux des demandes de certification, la date à partir de laquelle tous les logiciels ou systèmes de caisse devront être certifiés est reportée du 1er mars 2026 au 1er septembre 2026.

Source : https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/14826-PGP.html/ACTU-2025-00160

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Hello,

Je viens de tomber sur cet article du jour. C’est plutôt une trèèèès bonne nouvelle ca non ?!

Victoire pour les logiciels libres de caisse et commerçants français, qui disent « merci » aux députés- CLUBIC

Victoire pour les logiciels libres de caisse et commerçants français, qui disent « merci » aux députés

L’Assemblée nationale redonne de l’air aux éditeurs de logiciels de caisse. Un amendement adopté jeudi rétablit l’auto-attestation, alternative bienvenue à une certification qui mettait en péril les petites structures.

Derrière le vote des députés du jeudi 20 novembre se cache une bataille méconnue du grand public, mais cruciale pour des milliers de commerçants français. Les logiciels de caisse, ces outils qui enregistrent chaque transaction dans un restaurant ou une boutique, étaient au cœur d’un bras de fer réglementaire. Les élus ont voté un amendement qui redonne aux éditeurs la possibilité de s’auto-attester. L’amendement annule la réforme de 2025 qui imposait une certification obligatoire coûteuse. L’association April, qui défend les logiciels libres, salue le geste de l’Assemblée nationale.

La réglementation des logiciels de caisse devient un piège financier

Pour comprendre l’enjeu, un petit rappel s’impose. Depuis 2016, l’État impose aux logiciels de caisse des garanties contre la fraude fiscale, qui font qu’il est impossible de trafiquer les données, et que tout doit être archivé et sécurisé. À l’époque, les éditeurs avaient le choix entre obtenir une certification d’un organisme tiers, ou s’auto-attester en engageant leur responsabilité. Un équilibre qui a fonctionné pendant près de dix ans.

Mais voilà, la loi de finances 2025 a tout changé. D’un coup de plume parlementaire, l’auto-attestation a disparu, pour faire basculer le système vers une certification obligatoire, délivrée par seulement deux organismes en France. Un quasi-monopole a qui fait flamber les prix comme les députés l’expliquent : 15 000 euros la première année, 6 000 euros par an ensuite. Pour un développeur indépendant ou une TPE, c’est tout simplement rédhibitoire.

Au-delà du coût financier, la lourdeur administrative était en train d’achever les plus fragiles. Car il faudrait entre plusieurs semaines et deux mois de travail chaque année pour monter des dossiers techniques titanesques. Sans oublier l’effet ricochet de commerçants contraints d’abandonner leurs solutions sur mesure pour des logiciels standardisés plus chers. Les restaurateurs, les boutiques de textile et les commerces de quartier auraient trinqué les premiers.

Il n’existe pas de preuve que l’auto-attestation favorise la fraude fiscale

L’association April, fer de lance de la défense du logiciel libre en France, a sonné l’alarme il y a un an déjà. Pour elle, cette réglementation héritée de 2014 est totalement décalée. Les architectures cloud, les solutions SaaS et les développements itératifs qui caractérisent l’informatique moderne ne s’accommodent guère d’un carcan bureaucratique pensé pour une autre époque technologique.

Le plus absurde, c’est que le gouvernement lui-même a admis en 2024 ne disposer d’aucune preuve qu’un logiciel auto-attesté facilite davantage la fraude. Les vrais tricheurs ne s’embarrassent pas de subtilités techniques. Ils ont pour cela les paiements en liquide non déclarés, ou la double comptabilité… Ces pratiques fonctionnent hélas avec n’importe quel système. Imposer une certification universelle ne résout donc rien, mais élimine au passage des acteurs parfaitement honnêtes.

Étienne Gonnu, qui est chargé de mission affaires publiques pour l’April, applaudit le vote de jeudi. Il explique que « l’auto-attestation n’est pas synonyme de fraude, pas plus que la certification n’est une garantie de conformité. » Plutôt que de brider tout un secteur, le retour à un système dual redonnerait donc de la souplesse. Certification pour ceux qui le souhaitent, attestation pour les autres. Un équilibre retrouvé, même si le parcours législatif reste incertain, la faute à une Assemblée nationale bien peu fiable depuis de longs mois.

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