'' Consommer Coop : une histoire des coopératives de consommation du 19ième au 21ième siècle'' Tables rondes/Débats/expo -20/23 novembre 2023

Bonjour à tous !

Dans le cadre du mois de l’ESS, la FNCC revient sur son histoire et celles des coopératives de coopérateurs à l’occasion d’un cycle de 4 jours de projections, tables rondes, débats et expositions, du lundi 20 au jeudi 23 novembre.
Cela se passe à Paris, au Cedias Musée social, 5 rue las Cases,
75 007 Paris
Pour s’inscrire : Exposition – Table rondes – Projection - Débats (google.com)

Le programme :

Oui, j’ai vu, ils m’avaient envoyé l’événément.
Très contente que Tom y intervienne, par contre pour la présence de femmes on repassera…

C’est clair c’est mec-land ! Pourtant je ne connais pas de coopérative où les femmes ne soient pas majoritaires…

Voici le texte de ma communication à la Table Ronde… Et je l’écris tout de suite, l’extrapolation en terme de chiffre d’affaires est faite à partir de 50 réponses sur 340 structures questionnées… ça n’a donc pas une valeur « absolue » mais ça donne du sens à ce que nous faisons et quelque soit le modèle.
Jean-Claude Richard - DIONY COOP

Je suis avec attention toutes les initiatives qui se mettent en place sur l’ensemble du territoire et je suis en contact avec elles. Nous expédions une à deux fois par mois à 486 adresses Email une lettre à l’en-tête de FEDE-COOP qui est une sorte de fédération informelle de toutes les expériences.
J’ai écrit deux livres et le dernier fait le point des épiceries ouvertes en France.

Tout d’abord, il est très difficile de regrouper les expériences. Elles prennent aux unes et aux autres.
Pour simplifier :
Il y a à peu près 340 épiceries ouvertes par les consommateurs en France depuis 2015.

Les modèles :
Les épiceries associatives : 130,
Les EPI : 110,
Les épiceries « autogérées » : 49,
Les Supers Marchés coopératifs : 41

Les points intéressants :

  • Sur 340 « épiceries ouvertes par les consommateurs », 115 sont dans des villages de moins de 1000 habitants et 74 dans des petites villes de 1000 à 5000 habitants.
    189 (plus de la moitié) des « épiceries ouvertes par les consommateurs » sont donc en province dans des villes de moins de 5000 habitants.

Cette information conforte mes convictions quant au rôle positif que joue la «province » dans le renouveau coopératif et au-delà social et politique (Communalisme libertaire). Je me situe dans la lignée de l’urbaniste Jean-Pierre Garnier, de Christophe Guilluy auteur de « La France périphérique », de Guillaume Faburel auteur de « Les métropoles barbares » et enfin d’Anthony Cortés auteur de « Le réveil de la France oubliée ».

  • Sur 340 « épiceries ouvertes par les consommateurs », 200 ont choisi de vendre les produits sans marge ajoutée et de ce fait sans salarié. Cette absence de salarié oblige à un retour en force de l’éducation populaire dans une pratique collective : il faut faire tous les actes nécessaires au bon fonctionnement d’un commerce alors qu’on ne sait pas le faire.

  • Enfin, pour avoir une idée du poids économique des modèles, nous avons lancé un questionnaire auprès des 340 épiceries ouvertes. Nous avons reçu 50 réponses.
    Celles-ci nous permettent de proposer un mouvement d’affaires par modèle pour l’année 2022.
    Les 130 épiceries associatives ont dégagé un CA d’environ 15millions d’euros,
    Les 110 EPI ont dégagé un CA d’environs 3 millions d’euros,
    Les 49 « épiceries autogérées » ont dégagé un CA d’environ 7 millions d’euros,
    Les 41 « Super Marchés coopératifs » ont dégagé un CA d’environ 14millions d’euros (dont 7,5 millions pour La Louve)
    Au total les modèles ont fait un CA de 39millions d’euros en 2022.

Ce qu’il est important de signaler, c’est que les achats nécessaires à ces ventes ont été faits auprès de petits producteurs (dans les villages et petites villes) et aussi auprès de producteurs/grossistes moyens ne pouvant pas proposer leurs produits dans la grande distribution. (insuffisance de production ou de lieu de stockage pour les grossistes).
Au-delà du plaisir d’ouvrir une épicerie, de manger des produits de qualité, de faire des économies, les modèles ont participé financièrement au maintien et à la création d’emplois dans la production et pour certaines épiceries dans l’activité commerciale elle-même.
Sur 340 épiceries ouvertes, 200 fonctionnent sans salarié et les autres avec des salariés.

Salut Jean-Claude,

Je serais curieux de savoir comment tu as fait tes calculs par rapport aux chiffres d’affaires faits par les différents modèles. Le résultat me surprend énormément !
On peut en savoir plus ?

Merci de ta réponse,

Comme je l’ai dit lors de la communication, mes informations sont qualitativement imprécises dans la mesure ou je n’ai pas reçu suffisamment de réponses… J’ai simplement donner des « ordres de grandeurs » qu’il conviendra d’affiner. Pour les Supermarchés, 12 magasins m’ont répondu sur 41 !.. D’ailleurs, je n’ai pas eu de réponse de Montpellier après TROIS demandes.
J’ai du faire des « règles de trois » en fonction des CA et du nombre d’habitants mais cela ne me satisfait pas dans la mesure ou, par exemple, Marseille fait 295000€ pour 870000 habitants et Montreuil 683000€ pour 113000 habitants !
Le mieux aurait été d’avoir toutes les réponses, mais je ne les ai pas eu.
Le seul chiffre exact, exact, c’est le CA des EPI dans la mesure où il y a une informatique centralisée pour l’ensemble des épiceries.
Voila !
Jean-Claude Richard

Effectivement, personne n’a dû remplir le questionnaire à La Cagette. Pour te le dire franchement, je pense que nous avons été refroidis par les différentes interactions que nous avons eu avec les représentants des épiceries autogérées et par l’utilisation très partiale et peu factuelle des données et des chiffres qui concernaient les supermarchés coops (par exemple dans ton livre ou dans frustration magasine). Bref personne n’a envie de te donner du grain à moudre pour ensuite subir votre foudre !

Cela dit, les chiffres de La Cagette sont disponibles en ligne très facilement : sur notre site web, sur ce forum, ou sur des sites comme « pappers ».

Mais revenons-en à nos moutons : les chiffres d’affaires des différents « modèles » que tu proposes.

Je ne me prononcerais qu’à propos des supermarchés coops parce que je n’ai aucune info à propos des autres.

D’abord, on pourrait commencer par se demander est ce que cela a un sens de considérer qu’il y a 41 « supermarchés coops ». Je pense pour ma part qu’il y en a 6 ou 7 et que les autres sont des « projets de supermarchés coop » mais qui fonctionnent plutôt en format épicerie. Ces projets là ont beau être des projets de supermarchés coops, il n’est pas évident qu’ils arrivent à devenir des supermarchés coops un jour. En attendant, je pense qu’il est plus judicieux de les mettre dans la catégorie « Epicerie » pour comparer ce qui est comparable. Même parmi les 6 ou 7 plus gros, certains ont largement divergé du modèle Louve / PSFC, au point que je me demande si cela a un sens de les mettre dans un même panier. Que cherche t’on à comparer exactement ?

Bref, le résultat cumulé de ces 41 projets serait de 14M d’€ d’après ton extrapolation.

Je pense pour ma part que c’est beaucoup plus.
La Louve fait 7,5 Md,€, La Cagette fait 3 Md,€. Je n’ai pas les chiffres précis mais je pense que toutes les coops suivantes font plus d’1M d’€ voir peut être 2 pour certaines : SuperCafoutch, SuperQuinquin, Le Troglo, Scopeli, La Coop sur Mer, et peut être Supercoop. On doit déjà être à +/- 20M d’€.

Parmis les 33 projets suivants, un paquet doivent faire +/- 500 000€ ou presque :
La chouette, Les 400 coops, La Caravane, Breizicoop, T’as meilleur temps, Demain, La grande épicerie, Ti coop, Otsokop, L’Elefan.

Quant aux 15 projets restants, je ne sais pas qui c’est et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de « supermarchés coop » parmis eux (Sauf peut être bientôt Graoucoop!) !

Dernier petit point, je crois comprendre que ta méthodo pour « extrapoler » le chiffre d’affaire de toutes les structures a été de créer un ratio entre la taille de la ville et chaque « modèle »… je ne vois pas comment cela pourrait avoir un sens ? Empiriquement, un tel ratio ne se vérifie nulle part…

Enfin, de ce que tu dis, le seul chiffre fiable que tu as concerne les 110 épi qui feraient 3Md’€.
Comment expliques tu que les 130 épiceries associatives feraient elles 15Md’€ ?
La question est la même pour les épicerie autogérées.

Merci pour tes réponses,
Bonne soirée

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Mon intervention ciblait trois points :

  • Un état des lieux des épiceries ouvertes par les consommateurs et là, les choses sont claires : je suis en contact avec environ 340 structures via des courriels personnalisés ou bien des informations via la liste internet FEDE-COOP.
  • Un état des différents modèles et la recherche d’une évaluation en termes de mouvements d’affaires. Et là, c’est difficile car je n’ai eu que 50 réponses au questionnaires envoyé trois fois aux 340 structures.
  • Une analyse sociale et politique de l’action de ces 340 structures sur l’ensemble du territoire.

Il est regrettable que la discussion se déplace sur le « mouvement d’affaires » et savoir si cette structure est ou non un supermarché coopératif. Globalement, je propose un chiffre d’affaires de 39 millions d’euros. Après, savoir si les Supermarché font plus ou moins, si les épiceries associatives font plus ou moins, quel est l’intérêt ?.. Et même si le chiffre global que je propose est minoré et qu’il est fait non pas 39 millions mais 70 millions d’euros, qu’est-ce que cela change par rapport au fait qu’un « SUPER U » fait, d’après le représentant de la FNCC présent à la table ronde, environ 25millions d’euros.
Nous voyons que « globalement », nos 340 initiatives sont économiquement un peu « ridicules ».
Est-ce donc nécessaire de perdre du temps sur le sujet du chiffre d’affaires ou sur le classement de nos épiceries?..
Par contre, et j’ai énormément insisté sur ce point à la Table Ronde, toutes nos expériences, avec leurs différences et particularités, portent des valeurs politiques (au sens de l’organisation sociale, des prises de responsabilités, de l’entraide, du respect de la nature, des producteurs, de la revitalisation des espaces abandonnés par la République (petits villages et petites villes), etc, etc, etc…).
Notre « richesse », ce n’est pas notre chiffre d’affaires mais ce que nous portons socialement.

Un autre point que je n’ai pas développé à la Table Ronde mais qui devrait nous poser questions sur ce Forum et, au delà, devrait nous amener à envisager un travail collectif de soutien et d’entraide : Les fermetures d’épiceries et autres supermarchés…

  • Supermarchés : Les Voisins du 9ème fermés en 2022. Les grains de sels à Paris, liquidation en 2022 avec 2millions de dettes. La Source à Paris, fermeture en avril 2023. OVrac à Perpignan en avril 2023.
  • Les épiceries associatives : Le radis qui ris à Amblis (14) fermé en juillet 2022. Envie de Nature à Blangy (62), fermée en 2022. Solibio à l’Ile St-Denis (93) fermée en 2022. Graine d’envie à Meslay (53) fermé en juillet 2022. Le panier de Melhala à Mulhouse (68) fermé en décembre 2022. Coopaparis à Paris (18) fermée en 2023. Elocoop à Pleyber (29) fermé en septembre 2022. Coop du pré à le Pré St-Gervais (93) fermée en avril 2022. A Sau Delys à Sauzet (30) fermé en juillet 2023.
    Toutes ces fermetures, si elles continuent à se développer, vont à un moment donné porter préjudice aux nouvelles initiatives (perte de confiance).
    Il faut aujourd’hui se rencontrer et mettre en place un protocole d’entraide à proposer aux épiceries en difficulté et cela en fonction de la nature des projets, des espaces géographiques et des difficultés rencontrées.
    Jean-Claude Richard