Je suis la nouvelle gestionnaire de Magasin de Supercoop à Bordeaux, je remplace Gaël.
Il arrive que nous n’ayons qu’un seul coop ou pas de coop du tout sur le magasin sur certains services (et parfois même deux services de suite).
Notre Cercle Gestion des Membres travaille dessus (incitations, mails de rappel, mail hebdo…) mais pour une réponse immédiate, j’aimerais savoir quelles sont vos pratiques ?
Nous avions pour idée de fermer le magasin en cas de 0 ou 1 coop, nous creusons les pistes (priorité à la caisse ou à la réception ?).
Salut Charlotte, fermer le magasin !? Ça va pas non ?
Ça nous est tous.tes arrivé de ne pas avoir de coop en service, mais on a la chance d’avoir des client.e.s qui sont copropriétaires de la boîte, donc en général très désireux.ses d’aider à son bon fonctionnement… on peut leur demander de tenir la caisse pour elleux-mêmes ou bien pendant 15 minutes chacun, de mettre en rayon les cartons posés en bas de ceux-ci, de trier et réassortir un peu les flegs qu’ils achètent, de passer un coup de balai viteuf, bref, de participer de façon informelle au bon fonctionnement de leur magasin nesspas !
Mais fermer un magasin… commercialement, tu es d’accord que ce n’est vraiment pas terrible ! Pour moi, vaut mieux serrer les dents et se démultiplier, en demandant aux coops qui font leurs courses de t’aider, et de ne pas tarder à venir faire leur prochain créneau
Je suis assez d’accord avec Julien. Je crois qu’on n’a jamais fermé la boutique pour cette raison là en 5 ans d’existence à Montpellier.
Cela dit, pourquoi pas le faire une fois en guise d’exemple et en profiter pour faire un mail à tous les membres en leur disant qu’il manque de gens en service et que c’est la salariée qui compense, que ce n’est pas vivable…. pourquoi pas !
Sinon, en faire une règle me semble être une trés mauvaise idée. Tous les membres ne sont pas des militants fanatiques de la coop et il ne faut pas beaucoup de fois pour qu’un coop se décourage et change ses habitudes en se retrouvant face à un magasin fermé !
En réalité, c’est une vraie interrogation au sein de notre coop, c’est une question récurrente qui revient depuis plusieurs années.
Ma question était sur vos pratiques dans toutes les autres coops.
Pour nous, « serrer les dents » n’est pas la solution, le bien être des salariés est une priorité.
Merci pour ta réponse.
Nous avons décidé de communiquer sur la fermeture du magasin si il y a moins de deux coops. Nous avons fait une annonce dans le mail hebdo, collé une affiche dans le magasin et nous en parlons en passation de service. La porte restera entrouverte avec l’affiche « fermé » et les coops s’encaisseront entre eux et pourront donner un coup de main s’ils le veulent.
Quand on a 11 livraisons dans la matinée dont du frais, c’est compliqué de prioriser la caisse.
Ugh! À Lyon la règle est qu’il faut au moins 2 coopain-ines d’autant qu’il n’y a pas toujours un salarié.
Après il s’agit de bénévolat, et les contributeur-ices s’organisent comme ils jugent qu’ils le peuvent.
Ceci étant, cela n’engage que leur responsabilité et pas celle de la coop.
C’est effectivement décourageant d’arriver à la porte fermée mais …
souvent c’est ouvert sur accès restreints et les coopérateurs bien informés et donc bien impliqués peuvent faire leur course. Ils frappent à la porte. Cela évite la situation de personne ne connaissant pas la coop, potentiellement pas amicale. Il faut aussi tenir compte que les contributeurs ne sont pas des éphèbes de 25 ans, peut-être même pour une bonne part des mamies-papy, surtout en journée.
En tout cas on n’a jamais eu de retour négatif de personne très remontée. Ça a dû nous arriver 4 ou 5 fois en 2022.
Bonjour Charlotte,
Tu mets le doigt sur un des problèmes du modèle des supermarchés coopératifs… à savoir la contrainte de participer 3h… En théorie, c’est bien mais en pratique c’est plus compliqué et cela d’autant plus que les achats de coopérateurs qui ne font rien participent au financement du modèle et des salaires…
Dans nos trois coopératives autogérées sans salarié, il n’y a pas de contrainte de participation et cela fonctionne relativement bien avec des permanences de trois personnes mais des horaires d’ouvertures beaucoup plus faibles… Après, il peut n’y avoir personne et alors l’épicerie reste fermée… Sans doute le meilleur moyen de responsabilité les membres… Et ça se voit puisque dans les jours qui suivent la fermeture (un à deux fois par an) les créneaux d’ouverture sont remplis !..
Jean-Claude / Les DIONY COOP de St-Denis.
Décidément, tu est un fieffé propagandiste (comme moi) !
Je crois voir un peu de mauvaise foi dans ton propos sur les supermarchés coopératifs.
Tu commences par dire que les fermetures de boutiques dues au manque de participant sont un problème dû au modèle du supermarché coopératif.
Pourtant nous venons d’expliquer au dessus que c’est un problème qui ne touche pas les supermarchés qui ont atteint une vitesse de croisière (Louve, Bees, Cagette…). Puis tu finis en expliquant qu’il vous arrive de fermer faute de monde. C’est un peu trop gros cette fois ci.
Sans rancune, et vivent les épiceries autogérées !
Charlotte, je ne sais pas comment fonctionne SuperCoop - ni les autres d’aillleurs. A La Chouette Coop il n’y a qu’un salarié et il ne peut pas s’occuper de la vente. Le matin c’est un créneau réception et seuls les participants peuvent faire leurs courses. Et sur les créneaux vente si l’on n’a pas de caissier·ère, eh bien on n’ouvre pas. Ceci a dû se produire 1, 2 ou 3 fois, mais il y a souvent des messages pour informer du risque de fermeture si personne ne s’inscrit pour le poste caisse.
Julien, comment une personne pas formée à la caisse peut-elle tenir la caisse pour elle-même ? Et je n’ose pas imaginer les erreurs possibles avec un changement de caissier·ère toutes les 15 minutes.
Wello, je sais pas qui utilise quel système de caisse au juste, donc s’il y a vraiment besoin d’une formation pour ça, mais pour ma part je fais la plus entière confiance à nos coops pour s’entraider et s’autogérer !
Beaucoup de personnes ont des réticences à toucher à l’argent, parce que c’est le fétiche ultime d’un capitalisme patriarcal consumériste et extractiviste qui nous empoisonne la vie, mais en leur mettant le pied à l’étrier et en leur proposant que ça soit juste traité comme un bien commun dans une perspective de subsistance, on peut avoir de très bons résultats à mon avis. Cf. l’excellent « La subsistance » aux éditions de la Lenteur si tu veux un référentiel politique intéressant pour ça.
Concrètement, tu leurs donnes les clés de la caisse ou du coffre, la procédure si elle existe, et ellils font pour elleux et pour les autres, en coopérant pour se passer les infos utiles ? En maintenant huit ans de création et de gestion de supercoops, j’ai eu un seul trou de caisse, et la personne qui avait pris 20 euros les a rendus à la suite d’un contrôle collectif efficace… mais j’ai peut-être juste de la chance
Pour le reste des débats, c’est comme d’hab on est dans la dialectique entre un collectif solide et organisé dans la durée, et l’engagement très fort de certain.e.s individu.e.s pour faciliter le développement et le fonctionnement de nos projets… ce n’est pas incompatible à mon avis et les apparentes contradictions se résolvent facilement, tant qu’on consacre assez de ressources à l’animation de nos précieux collectifs. Gros sujet à l’intercoop !
Chez POP La Coop à Marly le roi, une coopératrice surveille quotidiennement le remplissage des créneaux, informe les coopérateurs grâce au groupe signal des créneaux non pourvus. Ils se remplissent in extremis parfois grâce à des coopérateurs voisins du magasin qui prennent leur tour plus souvent que les autres. Mais on n’a jamais dû fermer grâce à ce système.
Sabine