Hello à tous !
Voici ce que j’ai trouvé dernièrement dans la presse à l’occasion la sortie du dernier rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires . De quoi alimenter nos réflexions sur la marge de la grande distribution !
On parle souvent de marge ici mais on ne sait pas forcément qu’un observatoire indépendant existe en France pour comme son nom l’indique (essayer de) décortiquer la marge et identifier la répartition de la valeur entre producteur, industriels et distributeurs.
Mais on comprend aussi que, comme son nom ne l’indique pas, et sans surprise, la vraie transparence sur les marges de la part des différents acteurs en particuliers industriels et distributeurs n’est pas vraiment à l’ordre du jour !
Ce qui limite de fait le travail et les analyses de cet observatoire. Néanmoins, les conclusions de l’Observatoire sont intéressantes à lire je trouve !
L’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires a publié ce 9 juillet son 14ème rapport sur les prix. Si le coût de la matière première agricole (MPA) a reculé sur une majorité de produits, industriels et distributeurs ont reconstitué leurs marges, sans retrouver le niveau d’avant.
Dans les débats toujours agités au moment de la révision des lois Egalim successives, chacune des trois parties concernées par la construction du prix de détail, à savoir les agriculteurs, les industriels et la grande distribution, s’accuse mutuellement d’avoir les marges les plus importantes et d’être responsables de la hausse des prix. En présentant le rapport 2025 de l’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires (OPMP), Sophie Devienne , par ailleurs professeur d’agriculture comparée à AgroParisTech, a remis la balle au centre. « Il faut prendre l’ensemble de la période d’inflation et tenir compte du décalage temporel dans les évolutions de marges brutes. Les charges (énergie, engrais, salaires) ont augmenté pour tout le monde. »
Le coût de la MPA n’augmente plus, la grande distribution a servi d’amortisseur
Petit retour en arrière.Entre 2021 et 2022, la hausse des prix provenait principalement de la hausse de la matière première agricole (MPA). Selon l’Observatoire, elle contribue à elle seule sur cette seule période à 5,5 points sur 7,9 points de hausse des prix au détail. Mais sur l’ensemble du cycle d’inflation (2021-2024), la hausse de la MPA ne représente plus que la moitié de la hausse cumulée des prix, l’autre moitié relevant de la hausse des marges brutes aval. « Elle reste une contribution positive malgré tout, sauf pour les produits céréaliers », relève le rapport. Le pic d’inflation passé, comment allaient se comporter les différents acteurs en 2024 ?
C’est l’un des principaux enseignements du rapport qui sera remis au Parlement, le coût de la MPA a baissé en 2024, alors que l’inflation commençait à reculer (+1,3% pour l’alimentation). Plus précisément, sa part a reculé pour 20 produits sur 29, au vu du tableau ci-dessous. 13 connaissent une évolution négative des prix. La MPA augmente seulement pour les fruits et légumes (surtout les pommes de terre), les ovins et le beurre. Pour la pomme de terre vapeur par exemple, le prix au détail a progressé de 47%, la part du coût de la matière première étant passé de 24 à 37% du prix de vente au détail.
Le choc des prix sur les produits agricoles ont été amortis dans un premier temps pour le consommateur par la compression des marges brutes aval, surtout par la grande distribution. Résultat : ses marges nettes ont diminué, avec des différences entre rayons, comme le montre le graphique ci-dessous.
S’ensuit une période de reconstitution de ces marges brutes aval par les différents acteurs, mais sans toutefois revenir au niveau d’avant. Ce qui permet à Sophie Devienne de conclure : « sur l’ensemble de la période 2022-2024, l’augmentation du prix des produits alimentaires est due autant à l’accroissement du coût de la MPA qu’à celui de la marge brute aval » .