Salut Richard,
Je me permet simplement de dire que je ne partage pas la description que tu fais du modèle de supermarché coopératif. Je te cite :
"Parmi les éléments d’exclusion, dans le cas des supermarchés, les prix sont élevés, le lieu est unique sur une ville, une participation obligatoire est demandée, etc… "
D’aprés les comparatifs que nous avons fait entre La Cagette, carrefour, Lidl, Biocoop, Naturalia et intermarché de notre quartier, nous sommes plutot bien positionnés. En fait ça dépend des rayons. Nous sommes par exemple clairement les moins chers sur les Fruits et légumes bio et le vrac. Nous sommes globalement moins chers que biocoop ou Naturalia. En revanche nous ne pouvons pas rivaliser avec des gammes de hard discount ce qui peut effectivement paraitre excluant pour les personnes qui sont en situation de grande précarité. Sur ce type de produits je doute fort que les épiceries autogérées comme la votre ne soient pas tout aussi excluantes. Qu’en pense tu ?
Je serais curieux de comparer les prix de La Cagette avec ceux d’une épicerie qui ne fait pas de marge comme la votre pour voir si les plus gros volumes permettent d’amortir nos 23% de marge.
A l’inverse, le modèle de supermarché coop permet de résoudre pas mal de problèmes qui peuvent me sembler excluantes dans le modèle d’épicerie autogérée :
- les membres peuvent faire toutes leurs courses au même endroit et ne plus du tout fréquenter les autres supermarchés. Nous proposons une gamme large avec tout les produits du quotidien.
- les horaires d’ouvertures sont fixes et trés larges, ce qui n’exclue pas les gens dont le quotidien est très chargé.
- Nous sommes en mesure d’assurer la présence en rayon d’une large gamme de produits tous les jours. Nous pouvons receptionner des produits achetés en direct auprès d’une soixantaine de producteurs ce qui leur assure des revenus substantiels et qui permet à une coopérative comme La Cagette de « peser » sur son territoire.
- la participation est organisée de manière « équitable » gràce aux 3h de participation. Cela évite qu’un petit nombre de personnes fasse l’essentiel du boulot ou bien que la boutique ne soit ouverte qu’aléatoirement. Sur ce point d’ailleurs, je ne partage pas ton avis puisque tu considère que la participation obligatoire est excluante, hors il existe une floppée de régimes d’exemption qui permettent aux personnes qui n’ont pas les moyens de faire leur service de participer quand même (probleme de santé, retraite, congés maternité, binomes…). On essaye de trouver une place adptée aux capacité des gens et personne n’est exclu, sauf si il ne souhaite pas participer.
- Tu écris écris « le lieu est unique dans une ville ». D’abord ce n’est pas vrai factuellement puisqu’il y a une floppée de projets à Paris et en banlieue. Cela dit tu as raison sur le fait que la démonstration n’est pas faite que le modèle puisse se multiplier de manière suffisante pour quadriller une grande ville… J’espère que nous y arriverons avec le temps, mais pour atteindre la viabilité, il faut beaucoup de temps pour ce modèle donc il va falloir être patients.