Bonjour à tous,
Le titre est un brin provocateur mais voici un travail d’analyse que je trouve très intéressant de Karin Dubois du Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation (CPCP) en Belgique.
Karin Dubois est diplômée en Sciences Politiques, en Sciences du Travail et en communication.
A lire et à partager sans modération. L’auteur n’hésite pas à balayer certains clichés qui font réfléchir !
N’hésitez pas à réagir, partager votre expérience et donner votre avis !
Si nos amis des différentes food coop belges ont envie d’intervenir, qu’ils n’hésitent pas. Y’a t’il eu des suites à cette étude ?
Nadia
Extraits :
Introduction :
« Notre assiette témoigne d’une image du monde » 1 . C’est ce que déclare le professeur François Collart Dutilleul quand il développe le lien éminemment étroit entre le contenu de notre plat et le monde tel que l’on souhaite le voir. L’idée étant entre autre de pointer la nécessité de relocaliser son alimentation pour le bien de tous, au Sud comme au Nord de la planète.
Pour y arriver, il encourage le développement de projets de démocratie alimentaire et nous considérons – au CPCP – que les magasins participatifs et coopératifs font partie de ces types projets à encourager. 2
Au sein de l’équipe d’animateurs en éducation permanente, au CPCP, la question se pose toutefois de l’adéquation de cette initiative à la précarité alimentaire des publics fragilisés avec qui nous travaillons. Car, ce n’est un scoop pour personne, nos assiettes témoignent aussi d’une image de notre société. Et l’on s’interrogera d’ailleurs sur la place des précarisés dans ce projet coopératif.
Nos rencontres autour de ce questionnement nous ont enjoint à examiner le contenu de ces assiettes ; plus particulièrement ce qu’il coûte. Mais cette analyse ne serait que partielle si l’on passait sous silence les fantasmes quant à la manière de manger des personnes les plus démunies dans la partie francophone du pays. Des fantasmes dus en partie à une méconnaissance des freins que vit le public précarisé pour accéder à une alimentation saine.
Alors, si les magasins participatifs et coopératifs sont un bel exemple de ce que la société en transition est capable de créer, l’on s’interroge : sont-ils aussi un exemple de transition juste ?
Sommaire :
I. La place des personnes précarisées dans les magasins coopératifs et participatifs
II. Les freins à une alimentation saine et variée
III. Comparaison du panier de la ménagère : le coût de l’assiette
Que pouvons-nous constater à la lecture de ces chiffres ?
IV. Les fantasmes concernant l’alimentation des précarisés
‹ ‹ Bien manger ne coûte pas plus cher. C’est juste une question d’éducation! › › Un fantasme qui a la vie dure.
Conclusions : l’intégration des personnes précarisées à un magasin participatif est-elle aussi un fantasme ?