Les supermarchés coopératifs et participatifs, un modèle socio-productif émergeant ? Article Clotilde Grassart (Thèse) - Juillet 2023

Bonjour à tous !

Depuis de nombreux mois, Clotilde Grassart doctorante en Economie et sociologie à l’Université de Lille planche sur le sujet des supermarchés coopératifs et participatifs.
Son sujet de thèse : Construire une alternative durable et locale à la grande distribution ? Le cas des supermarchés coopératifs et participatifs français

Dans le cadre de ses recherches, vous êtes nombreux a avoir été interrogés.
Elle vient d’écrire un article sur ses recherches !

Je vous encourage vivement à le lire : Les supermarchés coopératifs et participatifs, un modèle socio-productif émergeant ?

Résumé de l’article
''La crise de la grande distribution ainsi que les problématiques économiques, sociales et environnementales actuelles participent à transformer le paysage commercial français. Dans ce contexte, une myriade d’acteurs économiques émerge avec la volonté de proposer des modèles alternatifs aux circuits alimentaires conventionnels. C’est notamment le cas des magasins coopératifs et participatifs inspiré de l’expérience étasunienne Park Slope Food Coop, qui a été importée et popularisée en France par l’initiative parisienne La Louve.
Caractérisé par une forme d’hybridation organisationnelle, ce modèle s’inspire de l’esprit et des principes coopératifs tout en s’appropriant le format du supermarché.
Cet article s’appuie sur un travail de terrain destiné à identifier, caractériser et analyser les magasins français qui se revendiquent de cette dynamique. La réalisation d’entretiens semi-directifs auprès de salariés, de fondateurs et d’administrateurs de ces initiatives a permis de spécifier les composantes socio-productives de chaque magasin.
L’objectif partagé par l’ensemble des promoteurs rencontrés est d’investir la sphère marchande avec l’élaboration d’une promesse de différence pour contester en pratique le modèle dominant au sein du secteur.
Mais, outre ce projet commun, les modalités de différenciation vis-à-vis de la grande distribution divergent et divisent. Le terrain donne à voir des antagonismes en termes de stratégies, ce qui se manifeste dans l’élaboration de différentes politiques-produit, d’organisations productives ou de relations de travail.
Une diversité qui conduit à un brouillage de frontières organisationnelles vis-à-vis d’autres initiatives émergentes qui partagent cette volonté contestataire, comme les « épis » et les « coopératives alimentaires autogérées » "

Le plan

Introduction

  1. Les inspirations historiques des supermarchés coopératifs et participatifs
    1.1. Les coopératives de consommation, une composante historique du secteur de la distribution
    1.2. La grande distribution, le volet commercial du fordisme

  2. De Park Slope à La Louve : la définition d’un modèle socio-productif ?
    2.1. Fonction critique et formulation d’une promesse de différence
    2.2. Politique-produit, organisation productive et relation de travail : quelle mise en cohérence des moyens et de la stratégie ?

  3. Filiation et diversité d’application du modèle en France
    3.1. Panorama des magasins coopératifs et participatifs français
    3.2. Quelles promesses pour quelles configurations socio-productives ?

Conclusion

Conclusion
Extraits : ‹ ‹ Malgré une promesse de différence partagée et des caractéristiques communes, les stratégies et les configurations socio-productives mises en place par les magasins coopératifs et participatifs divergent, tant par leur politique-produit, leur organisation productive que leur relation de travail.
Le modèle établi par La Louve s’apparente plutôt à un idéal type, basé sur le cas d’école PSFC, finalement assez peu représentatif des expériences concrètes éprouvées par les divers collectifs qui s’en inspirent.
Pour l’heure, les stratégies de différenciation mises en œuvre ne permettent pas d’identifier l’émergence d’un modèle socio-productif, spécifique et autonome. Malgré l’existence de rencontres, de canaux de discussion et d’échanges entre les différentes coopératives, ce réseau semble assez divisé, tout à la fois en termes de discours, de croyances que de pratiques.
Les processus actuels de définition et de construction du modèle résultent autant de coopération entre les initiatives que de conflits vis-à-vis des stratégies à élaborer (Lamarche et al., 2021). Cette diversité, aussi riche soit-elle, ne permet pas d’aboutir à un unique compromis de gouvernement entre les initiatives du réseau.
Elle est symptomatique de la porosité des frontières de ce mode d’organisation vis-à-vis d’autres modèles émergents, eux aussi critiques vis-à-vis des dynamiques économiques dominantes du secteur de la distribution alimentaire › ›

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Bonjour Nadia, bonjour à tous et toutes,

Merci d’avoir partagé l’article, je l’ai joué discréte sur la publication par appréhension de vos lectures avisées. Je suis actuellement en train de rédiger ma thèse, alors nhésitez pas à me contacter pour me faire des retours sur ce premier papier issu de mon enquête.

Au plaisir d’échanger.
Clotilde

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