Temps de travail

bonjour; j’aimerai ouvrir un supermarché coopératif en milieu rural et aimerai accueillir des personnes en difficulté. Peut on faire passer le temps de travail à 6, voire 12 heures, pour diminuer les couts pour les plus démunis. l’URSSAFF est il le bon interlocuteur pour se renseigner?
merci

Bonjour Jean-Luc,

Monter une coop est une aventure formidable, je te souhaite de t’éclater !!
Il me parait important de ne jamais utiliser le terme « travail » pour désigner le bénévolat. Les bénévoles ne travaillent pas, ils effectuent des tâches sans lien hiérarchique avec d’autres personnes.
Le format Supermarché tel qu’érigé par la Louve (grande surface, grand choix de produits, grande amplitude horaire) nécessité une zone de chalandise très dense. Mais il y a plein d’autres formats très intéressants pour les initiatives en zones rurales.
Pour répondre à ta question initiale, il me semble stigmatisant et discriminatoire de coreller le nombre d’heures bénévoles à la situation financière de tes coops. Ça peut être perçu comme « pour faire tes courses dans notre magasin, si t’es riche, t’as moins besoin de bosser ».
Ici à Tours, nous avions un système de parts sociales en fonction de la précarité (100€, sauf pour les bénéficiaires de minima sociaux à 10€). Une fois nos investissements réalisés, nous avons passé à 10€ mini pour tout le monde, c’est bien moins stigmatisant pour les précaires. La précarité doit être temporaire. On doit faire société pour que tout le monde s’en sorte.
Bonne journée !

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Bonjour,
Je suis d’accord avec Marc. A Nantes nous avons également baissé notre part sociale de 50 euros (les bénéficiaires de minima sociaux et les étudiants payaient moins) à 10 euros pour tout le monde.
Bonne journée
Claire

Oui, parlons même plutôt de volontariat que de bénévolat. Puisqu’un bénévole ne fait que ce qu’il veut bien, selon son éthymologie latine (bene volens) tandis qu’un volontaire s’engage de manière régulière et sur une certaine durée à faire une tâche.
Aux 400 coop, chacun.e. effectue 3 heures sur un cycle propre à chacun, de 4 semaines. Ce temps de volontariat peut être réparti en deux fois une heure et demi, et le créneau de livraison du matin, de 7h00 à 9h15, pour les courageux et courageuses lève-tôt qui acceptent de faire de la manutention, de la mise en rayon, de l’étiquetage, compte pour 3 heures. Avec un peu plus de 300 personnes potentiellement actives et à jour de leurs heures de volontariat, nous parvenons à ouvrir la coop selon les horaires suivants :
DU LUNDI AU VENDREDI**
10H30 > 13H
16H > 20H
SAMEDI
8H30 > 20H
DIMANCHES
10H > 13H
et nous fermons tous les jours fériés.

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@Bibinato_400coop_coopatlantique
Je me trompe peut-être, mais le terme volontariat a l’air d’être peu adapté à notre modèle, du moins chez nous au Troglo.

Source : Bénévolat et volontariat, quelles différences ? | CIDJ

Hello,
à La Cagette, on parle de « participation du sociétariat » pour être au plus près de la réalité.

Vous avez raison sur le plan légal : il existe un statut bien défini juridiquement du volontariat, ce n’est pas de ce volontariat dont il est question pour une coopérative, participation au sociétariat, c’est bien exact, mais un peu long à dire. En tout cas mieux que « crénelier » terme adopté ici, à Paris, que personnellement, je trouve hideux et très réducteur : tu fais ton créneau de trois heures, tu es un « crénelier », tu participe donc à la vie de la coop, mais à la vie purement opérationnelle et logistique. Des groupes de travail, dans l’ombre ou de manière très transparente, oeuvrent pour que la coop tienne sur toutes ses pattes : exploitation (fonctionnement du magasin, tutos hyper précieux) gestion des membres (les RH, pour faire vite) approvisionnement (achat de marchandises à vendre) finances (ceux qui paient les factures, surveillent les sous et produisent des bilans comptables), informatique (essentiel, ingrat et peu visibilisé). Des groupes bien moins opérationnels peinent à trouver leur place, à recruter, à agir : communication, solidarité, coordination… La communication nous a fatigué depuis la création en nous bombardant de newsletters hebdomadaires répétitives et ne reflétant le point de vue que d’une ou deux personnes, à présent, plus rien, si j’ai bien compris (je n’y suis plus abonnée depuis longtemps).