Ouverture aux personnes en précarité

Hello,
Je viens de rejoindre un projet de coopérative alimentaire à colombes (92).
Nous voudrions que des personnes en précarité puissent s’associer au projet.
Je recherche des infos sur tout ce qui a déjà été fait ou réfléchi en ce sens, à toutes les étapes de création et de vie des coop existantes.
Merci !

Bonjour @Laurent_Colombes, sans aller dans la dimension humaine de la démarche où il doit falloir se rapprocher de certaines associations d’aide à des personnes en précarité afin de pouvoir leur présenter le projet, leur proposer de participer, etc… je peux au moins te présenter rapidement la démarche « technique » mise en place aux Grains de sel (Paris 13ème).

Nous avons un système de parrainage des parts sociales. Je ne me rappelle pas des détails (mais tu pourrais demander à @beatrice_lgds) mais en gros chaque sociétaire qui se joint au capital de la coopérative, achète 10 parts sociales et ainsi 1 (ou 2 ?) de ces dix parts vont automatiquement dans un pot commun de parts de « parrainage » qui permettent à quelqu’un de rejoindre le projet au même titre que les autres sociétaires en recevant une part de parrainage disponible.

Je ne sais pas si ça répond bien à ta question alors n’hésite pas à me le dire si je suis à coté de la plaque :slight_smile:

Merci beaucoup @paul_lgds ! Nous avons des liens importants avec des assos de solidarité. On va voir de ce côté. Et je suis intéressé par tous les types de liens inventes et dispositifs imagines avec des assos

Pour les aspects techniques:

Merci pour l’info sur les parrainages de parts sociales. Et je veux bien @beatrice_lgds plus d’infos !
Avez-vous imaginé que des personnes morales (assos) soient coopérateurs ?
Avez vous imaginé d’autres mesures par ex sur la différentiation des prix ?

Merci beaucoup

À la Cagette nous avons beaucoup discuté de la meilleure solution pour que les 100e de parts sociales ne soient pas une barrière à l’entrée pour les personnes en situation difficiles. Nous avons évoqué l’idée de donner un accés à 10e pour les minimas sociaux mais cela pose plusieurs problèmes À nos yeux :

  • beaucoup de personnes précaires ne rentrent pas dans les cases des minima sociaux ou ne font pas la demande (phénomène de non-recours au droit qui est massif et bien étudié par les sociologues).
  • nous ne voulons pas demander d’attestation à l’entrée car c’est une manière de contrôler les plus démunis.

Nous avons donc mis en place la règle suivante et nous ne sommes jamais revenus dessus car elle nous satisfait trés bien :

La règle est : en s’inscrivant, chaque sociétaire s’engage à prendre 100e de parts sociales, à terme. Comme nous n’avons pas tous les memes moyens financiers, chacun choisi le rythme de paiement. Nous invitons celleux qui le peuvent à mettre 100e tout de suite car la coop en a besoin mais ils peuvent aussi répartir les versements sur toute leur vie si ils le souhaitent.
Deux limites :

  • les parts sociales valent 10e l’unité et on ne peut pas en acheter de fractions
  • pour acheter dans la boutique il faut avoir pris au moins 1 part sociale.

3 ans aprés l’ouverture nous avons un ratio de 70% de coops qui possèdent 100e de parts sociales (ou plus!) Et plus de 300k de capital social ce qui est trés confortable.

Cette règle permet aussi à des personnes qui hésitent, d’essayer en prenant une seule part sociale, puis de rajouter des parts quand ils sont convaincus.

Une fois par an nous envoyons un mail à tous les coops qui n’ont pas encore atteint leur 100e pour les inviter à rajouter au pot commun !

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dans le 93, il y’a les Epiceries Autogérées Dionycoop, il me semble que pour associer des personnes en précarité, il faut mieux partir sur un système de ce type qu’un format de supermarché

je pense qu’un modèle de supermarché coopératif n’est pas adapté pour un public en précarité
pour notre part, sur la ville de Roanne après avoir un temps voulu tenter l’aventure supermarché coop, nous allons nous diriger vers la mise en place d’une Epicerie Participative EPI en nous appuyant sur monepi.fr

Oui les « coopératives autogérées » ont en général une coloration sociale plus marquée que les supercoops « classiques » (modèle PSFC/Louve). Je trouve moi aussi ce modèle très intéressant parce qu’il tente de réaliser une espèce de synthèse entre les meilleurs éléments des supercoops et des épiceries solidaires.

Mais ceci n’entraîne pas toujours cela, je veux dire qu’on peut très bien envisager une coop autogérée qui soit un « truc de bobos » (selon le cinglant et je veux croire injustifié reproche maintes fois reçu lors de la construction de la Cagette), ou une supercoop qui ait un engagement social très fort (oui Superquinquin c’est toi que je regarde !).

Pour les EPI/MonEPI je ne sais pas quoi en penser, le site ne donne pas beaucoup d’informations, j’ai l’impression que la SAS derrière le projet se paie en prenant une commission sur les paiements en mode « Ruche qui dit oui » mais ce n’est clairement dit nulle part, tu en sais un peu plus là-dessus @mi_esperas ?

Merci beaucoup pour ces éléments.

Je suis d’accord sur le non recours et l’idée de ne pas entrer dans une logique de contrôle.

En revanche, je suis interrogatif sur l’effectivité de votre proposition dans l’objectif d’accessibilité aux personnes en précarité. La simple perspective de devoir prendre même à terme 100e de parts sociales n’est pas rédhibitoire ?

(Il pourrait y avoir des alternatives : déclaration sans contrôle sur la base d’une grille indicative ?).

Bonne soirée

Laurent

Merci @mi_esperas , le site de monepi est assez basique en en effet. Je suis aussi preneur d’infos plus précises, notamment sur cette question d’accès aux personnes en précarité.

je ne pense pas qu’un supermarché qu’il soit coopératif ou pas puisse répondre à la problématique d’un accès aux personnes en précarité
il me semble que le site monepi répond à ces questions si on creuse un peu
en tout cas pour ma part, sur le Roannais, après avoir envisagé la mise en place d’un supcoop style La Louve, je pense que le format d’un EPI est plus adapté

Il n’est pas rédhibitoire puisque nous avons à La Cagette des personnes en situation extrêmement précaires. La manière dont le dispositif est expliqué lors des réunions d’accueil est décisif. Il faut que les gens comprennent bien qu’ils peuvent rentrer dans la coop avec 1 part sociale de 10€ et qu’ils auront les mêmes droits dès ce moment là. Mais également que la coop a besoin de ces sous pour se développer et rester indépendante financièrement. Par conséquent : libre à eux de définir à quelle échéance ils pourront rajouter des sous au pot commun. Dans la réalité il n’y a aucune contrainte à atteindre les 10 parts sociales de la part de la coop.
Ce dispositif permet de traiter tous les participants avec la même règle, de les responsabiliser. Nous invitons également les personnes qui ont plus de sous à participer à la hauteur de leur moyens.

Bref, je trouve que ce dispositif a l’avantage de permettre aux gens de participer à un projet collectif sans être discriminé. A l’inverse, beaucoup d’autres dispositifs, sous couvert d’« aide » de « charité », infantilisent les personnes en situation de précarité.

Il me semble aussi important dans le process d’appropriation de la coop par ses membres comprennent qu’elle n’existe que parce que chacun.e d’entre eux y a mis du temps et de l’argent. Du coup, je trouve important que les gens ne rentrent pas dans la coop sans avoir payer au moins une part sociale.

Salut mi_esperas . Peux tu détailler ou argumenter ton propos ?

J’ai des a priori plutôt inverse sur deux points :
Il me semblait personnellement que les précaires étaient les premiers publics des enseignes de grande distribution ou de discount ?
Avez-vous des chiffres ou des études sur la participation de publics précaires dans les épiceries autogérées ? Est ce que tu constate de visu, la participation de personnes précaires ?

Je comprends le point de @mi_esperas dans le sens où fournir l’accès à un supermarché coopératif (même s’il offre des prix moins cher que la grande distribution classique) n’est pas un gage d’aide aux personnes en précarité.

Dans cette objectif, on peut dire que les supermarchés coopératifs ne sont pas des conditions suffisantes pour aider des personnes en précarité. Cependant je crois qu’ils peuvent être des conditions nécessaires (si l’on englobe épicerie autogérés, coopératives, supermarchés coopératifs…) pour amener à une mise en place d’entraide et de solidarité tel que le projet de sécurité sociale de l’alimentation par exemple.
C’est d’ailleurs un des sujet/projet que souhaite mettre en place Sébastien chez nous à LGDS (un des co-fondateurs du projet de supermarché où je suis sociétaire, les Grains de sel à Paris 13)

GÉNIAL j’étais passé à côté de ça merci bcp !

Hello, merci à tous pour ces informations. merci pour le sujet
Je transmets le documents projet de sécurité sociale de l’alimentation aux membres du Bureau de Valcoop.
On a ouvert des parts à 10 €pour les personnes bénéficiant d’aides de la sécurité sociale.
On a + d’étudiant bénéficiant d’aides sociales comme la bourse et / ou l’aide au logement. Au bout de 3 ans ou quand ils auront fini leurs études, ils complètent en donnant 90€. On se pose la question pour les coopérateurs bénéficiant de l’allocation retour à l’emploi car selon tes revenus précédents, l’ARE varie.
Tu peux travailler à mi temps ou 80% et bénéficier de l’ARE pour compléter et je me demande s’il faudrait pas faire payer cette part à 100€directement.
En tout cas chez nous à Valcoop, on peut payer la part sociale 100 €en 4 fois.
tu peux travailler à mi-temps avoir un revenu faible et bénéficier de la prime d’activité dans ce cas oui on l’accepte.

Julie B membre bureau valcoop

Bonjour, je vous lis depuis qqs semaines. Nous sommes en train de monter un projet d’épicerie asso avec une volonté d’accessiblité pour toutes et tous. Pour des questions de simplicité de logiciel nous sommes partis sur mon épi… mais aussi parce que le « pas de marge » nous parle…Reste à arriver à se financer…C’est un autre débat.

Pour mon épi, la rémunération de leur site se fait via les producteurs qui sont incités à payer 3% de CA qui dépasserait 10 000€ de commande avec les épis.
Agnès, pour la future épicerie Court Circuit (Savoie)

Merci Agnès pour cette info cruciale, je me demandais justement comment ça tenait Mon Epi ! 3% du chiffre c’est une commission importante quand même… et 10k€ annuels (si je comprends bien) c’est un seuil bien bas, moins de 1000 euros par mois tu y arrives très vite ! Donc on serait quand même un peu sur qqch de similaire à la Ruche qui dit oui, où le financement de la commercialisation citoyenne repose plutôt sur le producteur ? Je jette pas la pierre hein, j’essaie de bien comprendre le dispositif ! En fait quand tu écris « incités », c’est obligatoire ou pas ?

Pour vendre sans marge, je pense que tu es déjà au courant mais les coopératives autogérées fonctionnent comme ça, avec des avances de trésorerie de la part de leurs membres, c’est aussi un modèle très intéressant !

Pour l’accès aux « personnes en précarité » c’est un très vaste débat… il faut déjà qu’on s’entende sur les termes. Mais Antonin ou moi on a certainement des choses à dire là-dessus ! Allez tout de bon noyeux joël toussa !

Pour le choix de mon épi c’est vraiment le côté informatique qui nous y pousse : nous n’avons pas les compétences (ni l’argent) pour gérer un logiciel type Odoo. Du coup avec quoi fonctionnez vous ?
Pour l’instant nous avons comme projet de faire des cotiz à prix libre pour que tout le monde puisse venir.
Les coopératives autogérées c’est un concept qui me plait bien. On a déposé des statuts de directions d’asso collégiale. Je vais regarder de plus près mais en quoi les autres ne sont pas autogérées (c’est juste le fait d’avoir 1 salarié ?)
Bonnes fêtes !
Agnès

Pour le obligatoire ou pas de mon épi, je leur ai demandé. En lisant le courrier qu’ils envoient aux producteurs je comprends que c’est « incité », mais je voudrais être sûre. Et c’est 3% de ce qui est >10k€.
Mais du coup c’est difficile d’aller vers un producteur (grossiste) pour lui proposer cela… le petit producteur local ne va pas dépasser mais le grossiste, si en plus il livre d’autres épi va vite y arriver…

Oooh si il ou elle va dépasser, un.e maraîcher.e même à ses débuts ça fait facilement 50k de chiffre, un.e éleveur.euse + transformateur.trice en laitier 80k voire plus, donc il suffit que tu fournisses un débouché assez solide et régulier pour que ledit seuil soit atteint chez toi, j’ai plein d’exemples de « petits producteurs » qui ont rapidement grandi en même temps que nous à Montpel ! Je mets des guillemets parce que c’est encore un terme de plus qui a été galvaudé par la publicité et la grande distri, et qui ne correspond pas à la réalité de beaucoup de paysan.ne.s (l’agriculture étant, je ne t’apprends rien, un milieu extrêmement divers où on trouve toutes sortes d’attitudes et d’alignements, et ce n’est certainement pas l’échelle de l’exploitation qui détermine sa valeur éthique ou sociale, mais bon je ne vais pas commencer là-dessus sinon on est partis pour un méga pâté de texte !)

Pour le logiciel finalement à Metz on reste sur Odoo (que je connais bien) et dont on attend qu’il nous rende des services très précis, alors je ne peux pas faire de pub avant la finalisation de notre accord mais sache qu’il y a une société coopérative de services informatiques bien connue dans le milieu qui est en train de mettre au point une offre vraiment canon pour son installation et hébergement !

Pour les coopératives autogérées c’est juste un nom qu’elles se sont donné, afin de marquer la différence avec les supermarchés coopératifs proprement dits, la marge et les salarié.e.es étant en effet ce que les deux modèles n’ont pas en commun, mais pour le reste je pense qu’il y a beaucoup de valeurs partagées, et notamment (mais oui) l’autogestion.

En tous cas on sera nombreux.ses à être intéressé.e.s par toutes les infos que tu pourras partager sur Monepi ! Adios, JG

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quelque soit le modèle -avec ou sans salarié- il te faut un minimum de marge si tu dois payer un local,+assurance,système informatique,frigo ,chambre froide etc…
pour en revenir au sujet de la précarité pour la coop des dômes en asso adhésion a partir de 5 € sans contrôle de ressource nous avons des produits suspendus -achetés et mis a dispo-
nous acceptons les chèques aide personnalisé-ccas- plus une opération avec monnaie locale
offrant 50% de bonus.mais globalement pas de discrimination avec les précaires

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