L’Ademe a réalisé une étude sur le vrac qui date un peu (novembre 2012). L’analyse me semble toujours d’actualité, ce qui m’amène à vous inviter à en faire une lecture critique.
Vous trouverez donc ci-jointe cette étude 86337_etude-vrac-12-2012.pdf (5,2 Mo)
Je vous en propose la lecture suivante (et vous invite à enrichir / critiquer / commenter mes remarques) :
Avant les années 1960, tout était distribué en vrac, l’emballage et le suremballage sont des phénomènes récents [p5 et 9]
Les impacts du vrac en terme d’environnement et de pouvoir d’achat sont encore à documenter et analyser [p6]
La sécurité sanitaire semble peu mise en question par la vente en vrac (« malgré » l’absence d’emballage). Le rapport mentionne des risques sur les « produits alimentaires frais » (yaourt, lat) et les cosmétiques à forte teneur en eau (crèmes) [p7], [p37]
On distingue l’emballage primaire, secondaire et tertiaire. La vente en vrac n’a pas à priori d’impact sur l’emballage tertiaire (transport) [p12]. Pour que la distribution en vrac soit « vertueuse » d’un point de vue écologique (réduction des emballages) il faut aussi travailler sur les circuits d’achat : gros conteneurs, conteneurs réutilisables, … Un travail qui peut être envisagé comme un processus à mener sur du long terme. Les fournisseurs sont à interroger sur la réduction des emballages « primaires ».
Le vrac n’a pas disparu dans les pays qui ne sont pas saturés par les supermarchés et les hypermarchés (ex : Chine, Italie) [p13]. A l’inverse, on peut imaginer l’enjeu et la difficulté qui consiste à réintroduire le vrac en France.
En 2009, la réduction des emballages était la seconde priorité des Européens [p15]
La marque Clenat mise en évidence dans le rapport (novembre 2012) comme fournisseur historique de produits en vrac… ne semble plus commercialiser que des produits emballés ! [p17]. L’environnement a changé !
Il existe deux types de bacs : FIFO et LIFO. Classiquement, un bac est une chaîne de distribution LIFO (Last in first out) : ce qui a été mis en dernier et ce qui est pris en premier. Le fonctionnement LIFO pose plus de problèmes car ce qui est au fond reste au fond. [p19] Personnellement je n’ai jamais vu de bac FIFO en boutique.
Le terme métier à utiliser pour les « distributeurs » est celui de « Trémie » [p19]. Il est recommandé d’utiliser des trémies sans Bisphénol A !
Aménagement & ergonomie : le bec de la trémie ne doit pas être au-dessus de l’épaule du consommateur [p19]
Vide juridique concernant le vrac [p21]. « Concrètement, une affichette doit être placée à proximité du produit en vrac et mentionner la dénomination de vente, l’état physique du produit et le prix de vente ». Bon, ça va au niveau obligation réglementaire. Mais la situation a-t’elle évolué depuis novembre 2012 ?
La vente de cosmétique en vrac suppose que le vendeur ait un dipolme bac+3 [p22]
L’impact écologique du vrac n’a pas bénéficié d’études longitudinales suffisantes mais il existe des études sur plusieurs critères. Ces critères sont autant de pistes à prendre en compte dans la perspective d’une transition vers le zéro déchets [p26].
La démarque inconnue est de 1,37 % du CA du secteur [p28]. Un chiffre iuntéressant pour nos coops !
Dans le cas du vrac, la démarque inconnue correspond principalement au vol et serait « énorme » [p28]. Elle pourrait être entre 2 %… et 40 % !
Le vrac ne générerait pas plus de perte que les produits emballés dans la gestion de rayons [p29]
La vente en vrac n’aurait pas d’impact sur la contamination par des mites alimentaires [p31] !
Il faut compter un employé pour 140 bacs de vrac [p32]
Le succès d’un rayon vrac est conditionné par son aspect et sa propreté [p32]
Bien que l’emballage ne représente que 5 à 20 % du coût des produits, les produits en vrac sont proposés 10 à 30 % moins cher que les produits emballés… alors qu’il faut ajouter les coûts liés à la distribution du vrac (conteneurs, manutention, perte) [p33]
Pas de position des organismes sanitaires au regard du vrac au moment de la publication de l’étude (novembre 2012) [p34]
Le rayon vrac doit être nettoyé plusieurs fois par jour (pour des aspects de présentation) [p37]
Botanic a réalisé un protocole de gestion de rayon vrac qui est présenté dans l’étude [p38]
Vendre en vrac c’est priver les marques d’un outil de marketing pour influencer les acheteurs (couleur des paquets, …). Ne serait-ce pas une opportunité pour nos coops qui envisagent par ailleurs de se réapproprier la responsabilité d’informer le consommateur sur ce qu’ils achètent – et ne pas laisser cette responsabilité aux marques ? [p43]